Trêve Hivernale : Quelles Conséquences pour les Propriétaires en Cas de Non-Respect ?

Trêve Hivernale : Quelles Conséquences pour les Propriétaires en Cas de Non-Respect ?

La trêve hivernale, une période de répit pour les locataires, entre en vigueur aujourd’hui et se poursuivra jusqu’au 31 mars 2025. Durant cette période, les expulsions locatives sont suspendues, offrant une protection essentielle aux résidents, même en cas de loyers impayés. Cependant, les propriétaires qui enfreignent cette règle risquent des sanctions légales importantes.

Origine et Cadre Légal de la Trêve Hivernale

Créée suite à l’appel de l’Abbé Pierre en 1954, la trêve hivernale est inscrite dans la loi depuis 1956. Elle interdit toute expulsion locative pour protéger les familles durant les mois les plus froids. Depuis 2014, cette période de protection a été prolongée, commençant désormais au début de novembre et se terminant fin mars.

Que Risquent les Propriétaires ?

Un propriétaire qui choisit d’expulser un locataire durant la trêve hivernale, sans autorisation légale, s’expose à des poursuites judiciaires. L’article 226-4-2 du Code Pénal stipule que tout acte d’expulsion forcée sans recours à la force publique est puni de trois ans de prison et d’une amende de 30 000 euros. Un tribunal pourrait également considérer cette infraction comme une circonstance aggravante en cas de procès.

Actions Possibles pour les Propriétaires durant la Trêve

Bien que l’expulsion soit interdite, les propriétaires peuvent encore :

  • Délivrer des commandements de payer pour les loyers impayés,
  • Engager une procédure d’expulsion qui sera appliquée après la fin de la trêve,
  • Demander un commandement de quitter les lieux.

Ces mesures permettent de poser les bases pour une expulsion légale, tout en respectant les droits des locataires. Par ailleurs, les propriétaires confrontés à des impayés peuvent obtenir des conseils auprès de l’Agence Départementale pour l’Information sur le Logement (ADIL) et sa ligne SOS Loyers Impayés.

Les Expulsions en Chiffres

En 2023, plus de 21 500 ménages ont été expulsés en France, avec une augmentation notable de 23 % par rapport à 2022. Toutefois, en raison des limites budgétaires, seuls un tiers de ces expulsions ont été effectives, car l’État n’accorde pas systématiquement le concours de la force publique. Ce décalage entre les décisions judiciaires et les expulsions effectives reste une réalité complexe du marché immobilier.

Le Cas des Squatteurs

Depuis la loi Elan, les personnes sans titre de logement (comme les squatteurs) ne bénéficient pas de la trêve hivernale. Cependant, il existe encore des cas où certains tribunaux accordent temporairement cette protection à des squatteurs, ce qui varie en fonction des juridictions.

En résumé, si la trêve hivernale garantit une stabilité pour les locataires, elle impose également aux propriétaires une stricte observance de la loi. Les conséquences pour ceux qui enfreignent cette trêve sont lourdes et risquent de renforcer la rigueur des jugements en cas de litige.

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